Des millions de propriétaires vont payer plus de taxes sur les loyers qu’ils encaissent. Même les loueurs qui passent par Airbnb, Booking ou Abritel devront mettre la main à la poche.
Etre propriétaire d’un bien immobilier c’est a priori s’assurer une sécurité financière. Pas de loyer à payer, possibilité de transmettre son patrimoine à ses héritiers ou de le vendre en cas de pépin… les promesses sont légion. Mais posséder un logement implique aussi d’importantes dépenses : remboursement du crédit immobilier, paiement d’une taxe foncière qui augmente fréquemment, etc.
Or, la liste de ces factures à régler va s’allonger dès l’an prochain. Le montant d’un prélèvement obligatoire, imposé à des millions de propriétaires, doit augmenter en 2026. Sont notamment concernés tous les propriétaires qui mettent un logement en location.
Peu importe s’il s’agit d’une location vide classique, d’une location meublée de longue durée, ou d’une simple location saisonnière réalisée via des plateformes comme Airbnb, Booking ou Abritel.
En cause, un amendement voté lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit d’augmenter la Contribution sociale généralisée (CSG) appliquée aux revenus du capital. Les loyers issus de la mise en location d’un logement sont donc concernés. Pour ceux-là, le taux de CSG passera de 9,2% à 10,6% en 2026, puis à 11,2% en 2027.
Cette hausse de la CSG va entrainer mécaniquement une augmentation du montant des prélèvements sociaux obligatoires. Ces derniers passeront de 17,2% à 18,6% en 2026. Ils grimperont ensuite à 19,4% en 2027. Les prélèvements sociaux regroupent trois contributions distinctes : la CSG (10,6%), la CRDS (0,5%), et le Prélèvement de solidarité (7,5%). Les revenus locatifs des propriétaires-bailleurs vont donc être taxés à 18,6% à partir de 2026.
Selon l’Insee, 7,5 millions de logements privés sont mis en location chaque année en France. Ces logements sont détenus par près de 6 millions de propriétaires qui encaissent tous les mois des loyers, et qui vont donc devoir payer des prélèvements supplémentaires sur ces revenus. Idem pour les 1,2 million de propriétaires Français qui passent par Airbnb, Booking ou Abritel afin de mettre leur logement en location.
D’après l’administration fiscale, les propriétaires-bailleurs déclarent en moyenne entre 7 000 et 15 000 euros de revenus locatifs par an. A cause de la hausse de la CSG, on peut estimer que ces propriétaires vont payer en moyenne entre 1 302 et 2 790 euros de prélèvements sociaux dès 2026.
La hausse de la CSG va également augmenter les prélèvements sociaux dont s’acquittent des millions d’épargnants. Ils vont payer plus de taxes lorsqu’ils voudront récupérer leur argent et leurs intérêts. Sont concernés, par exemple, les 18 millions de détenteurs d’assurance-vie, les 11,2 millions de personnes possédant un Plan d’épargne retraite (PER), les 9 millions de titulaires d’un Plan épargne logement (PEL), tous les détenteurs d’un Plan d’épargne en actions (PEA) et l’ensemble des salariés bénéficiant d’un plan épargne d’entreprise. Les Français qui possèdent des livrets bancaires rémunérés, des comptes à terme ou qui perçoivent des dividendes vont également payer 18,6% de prélèvements sociaux.


