Des millions de retraités vont échapper à ce prélèvement obligatoire. D’autres, au contraire, vont payer plus.
Le montant d’une pension de retraite n’est jamais vraiment fixe. D’une année à l’autre, un retraité peut voir sa pension grimper ou au contraire, diminuer. Ainsi, plusieurs dates dans l’année sont connues pour être des moments où d’importants changements modifient les sommes versées par les caisses de retraite. Au 1er janvier, par exemple, les pensions de retraite sont souvent revalorisées à hauteur du taux d’inflation recensé au cours de l’année précédente. Au 1er janvier 2025, les pensions de retraite du régime général (17 millions de retraités) ont donc toutes été augmentées de 2,2%. Autre date à cocher dans le calendrier des retraités : le 1er novembre. C’est, en effet, à ce moment que le montant de la retraite complémentaire Agirc-Arrco, perçue par 14 millions de retraités, est revalorisé.
Ces deux dates sont bien ancrées dans l’esprit des retraités. Toutefois, une troisième échéance, moins connue, mais tout aussi importante, intervient le 1er mars. Cette date marque un tournant pour plusieurs millions de retraités, car elle correspond à l’application des nouveaux taux de Contribution Sociale Généralisée (CSG) sur leurs pensions. Cette modification peut entraîner soit une augmentation, soit une diminution du montant net perçu chaque mois.
La CSG est un prélèvement obligatoire qui participe au financement de la protection sociale. Elle s’applique non seulement aux pensions de retraite, mais également aux salaires, aux allocations chômage, aux revenus du patrimoine et aux placements financiers. Il existe 4 taux de CSG : une exonération totale (0%), un taux réduit (3,8%), un taux médian (6,6%) et un taux normal (8,3%). Or, au 1er mars des millions de retraités, bénéficiaires de l’Agirc-Arrco, vont voir leur taux de CSG changer, engendrant une hausse ou une perte de revenus.
Le taux de CSG appliqué sur une pension de retraite est déterminé en fonction du revenu fiscal de référence (RFR) de l’année N-2. Pour 2025, ce sont donc les revenus de 2023 qui sont pris en compte. Les seuils de revenus, déterminant le taux de la CSG qui s’applique sur une pension, ont été revalorisés de 4,8% cette année. Ainsi, les retraités dont les revenus ont stagné ou baissé en 2023 pourraient bénéficier d’un taux de CSG plus avantageux, augmentant mécaniquement leur pension nette. À l’inverse, les retraités ayant perçu des revenus complémentaires, risquent de voir leur taux de CSG augmenter, entraînant une baisse de leur pension.
L’exonération totale de CSG concerne les retraités dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas 12 817 euros annuels. Les retraités vivant seuls se verront appliquer le taux réduit (3,8%) si leur RFR n’excède pas 16 755 euros annuels. Pour un couple, ce seuil est fixé à 25 702 euros par an. Le taux médian de 6,6% s’applique aux retraités dont le RFR ne dépasse pas 26 003 euros pour une personne seule et 39 885 euros pour un couple. Au-delà de ces montants, c’est le taux normal de 8,3% qui s’applique.
La régularisation de la CSG qui intervient en mars 2025 prendra en compte rétroactivement les mois de janvier et février. En clair, les retraités dont le taux de CSG baisse, profiteront d’un remboursement, car ils ont été trop prélevés depuis le début de l’année. A l’inverse, les retraités dont le taux de CSG augmente seront plus prélevés que d’habitude.