C’est en effet ce que révèlent deux travaux conjoints de l’Insee et du SDES (service statistique du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires).
Selon le scénario central de projection de ménages du SDES et de l’Insee [SDES 2023, Insee 2024], le nombre de ménages en France métropolitaine augmenterait de 3,5 millions entre 2020 et 2050. Cette hausse recouvrerait des évolutions très différenciées selon le type et la taille des ménages.
À venir : une augmentation des ménages d’une seule personne
En effet, fait intéressant : le nombre de ménages constitués d’une seule personne connaîtrait une très forte progression, passant de 10,8 à 14,2 millions entre 2020 et 2050, soit + 3,4 millions de ménages supplémentaires. Cette catégorie de ménages représenterait, à elle seule, 95 % de la progression totale attendue sur la période.
La hausse du nombre de ménages de plusieurs personnes (adultes ou enfants) serait seulement de 0,2 million à l’horizon 2050, la progression du nombre de ménages de deux personnes (+ 1,0 million) étant largement compensée par le recul des ménages de plus grande taille : – 0,2 million de ménages de trois personnes (soit – 5 %), – 0,4 million de ménages de quatre personnes (- 11 %) et – 0,2 million de ménages de cinq personnes et plus (- 13 %).
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Une croissance portée par les seniors
La forte hausse du nombre de personnes seules à l’horizon 2050 résulterait, pour 64 %, de l’augmentation du nombre de personnes seules de plus de 60 ans, qui passerait de 5,0 à 7,2 millions.
Parmi les ménages de plusieurs personnes, le nombre de familles monoparentales augmenterait (+ 0,6 million) ainsi que le nombre de ménages de 2 personnes de plus de 60 ans sans enfant (+ 1,2 million entre 2020 et 2050).
Les autres types de ménages reculeraient : – 0,6 million de ménages de 2 adultes de moins de 60 ans sans enfant, – 0,9 million de ménages de 2 adultes avec enfants, – 0,2 million de ménages de 3 adultes ou plus.
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Quel impact sur la demande de logements ?
En dépit des limites propres à ce type de projections, et comme l’explique justement Olivier Lendrevie, fondateur de MoneySmart, ces travaux nous éclairent sur des tendances qui devraient structurer la demande de logements des prochaines décennies.
Derrière une stabilité globale des besoins de logements, mesurés en surface, le scénario de l’Insee est annonciateur d’une concentration croissante de la demande de logements sur les biens de moindre taille (studios, T1, T2) situées dans les métropoles pourvoyeuses d’emploi.
S’il se vérifie, ce scénario ne manquera pas d’aggraver, dans les bassins d’emploi, les tensions causées par la trop faible rotation des logements sociaux tout en accentuant, à l’écart de ces bassins, les phénomènes de logements vacants.
Il semble également propice au développement de nouveaux formats de logement telles que des solutions de coliving ou des logements plus modulaires, permettant à une famille d’accueillir un jeune adulte ou une personne agée dans des conditions d’intimité et d’autonomie acceptables.