Selon plusieurs témoins, une infraction semble être de plus en plus fréquente dans les transports parisiens.

Après les polémiques sur l’amende de 150 euros pour le transport d’une plante en pot jugée encombrante ou l’interdiction de gros bagages, les internautes dénoncent une nouvelle pratique de la RATP : verbaliser les photos illisibles ou jugées non ressemblantes sur les pass Navigo.

Alexandre, 25 ans, en a fait les frais le 6 mai dernier à Paris. Alors qu’il présentait son passe Navigo, au tarif de 88,80 euros par mois, une contrôleuse l’a verbalisé de 50 euros. Motif : ses nom et prénom étaient effacés par le temps et sa photo ne permettait pas de le reconnaître suffisamment. La situation s’est aggravée lorsque, malgré la présentation de sa carte d’identité, un second contrôleur a maintenu la sanction en déclarant qu' »on ne le reconnaissait même pas sur celle-ci ». L’histoire, relayée sur X, a provoqué l’indignation de nombreux internautes.

Selon la réglementation d’Ile-de-France Mobilités, un passe Navigo doit comporter une photo récente et ressemblante, ainsi que des informations personnelles lisibles. Le règlement prévoit explicitement qu’un « titre de transport illisible/déchiré » constitue une infraction passible d’amende. Cette règle, bien qu’existante depuis longtemps, semble désormais appliquée avec une rigueur nouvelle. Dernièrement, de nombreux utilisateurs témoignent de leur mésaventure.

Ces alertes ont lieu dans un contexte où les contrôles de la RATP se sont fortement intensifiés. En 2024, les vérifications sur le réseau de surface ont augmenté de 30% par rapport à l’année précédente et la RATP prévoit même de doubler ses opérations de contrôle d’ici 2026 sur le réseau ferré.

Ce qui indigne particulièrement les internautes, c’est que ces contrôleurs touchent 10% des recettes des amendes payées sur place. Sur une contravention standard de 50 euros, ils perçoivent donc 5 euros. Un arrangement qui, selon de nombreux usagers, inciterait à multiplier les verbalisations discutables.

Si les témoignages de pratiques abusives se multiplient sur les réseaux sociaux, il faut garder en tête que cela reste limité. D’après le rapport 2023 de la médiatrice de la RATP, les réclamations concernant le comportement des agents de contrôle ne représentent que 0,05% des actes de contrôle effectués.

Pour contester une amende, l’essentiel est de ne surtout pas la payer dans l’immédiat. Dans ce cas, les usagers disposent d’un délai de trois mois pour adresser une réclamation par courrier recommandé au centre de recouvrement du transporteur, en y exposant clairement les motifs de contestation et en joignant d’éventuelles preuves. Passé ce délai, l’amende sera majorée.

Pour éviter tout désagrément, il est possible de mettre à jour gratuitement la photo de son passe Navigo dans n’importe quel guichet en station, comme l’a confirmé un agent au Journal du Net.

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