En plus de l’impôt sur le revenu, tous les retraités doivent payer des prélèvements sur leur pension de retraite. Le JDN a calculé la note.

La campagne déclarative 2025 s’est achevée et les 17 millions de retraités français ont dû déclarer leurs revenus à l’administration fiscale. Pour beaucoup d’entre eux, cette formalité ne débouche sur aucun impôt à payer. La plupart des retraités ne touchent qu’une simple pension de retraite tous les mois, dont le montant est parfois trop faible pour les rendre imposables.

Si les contribuables se focalisent naturellement sur le médiatique impôt sur le revenu, le fisc ne constitue toutefois pas la principale menace pour leur pension de retraite. Tous les retraités, quel que soit le niveau de leurs revenus, doivent en effet s’acquitter de plusieurs prélèvements sociaux obligatoires. Ces retenues automatiques, effectuées directement par les caisses de retraite avant le versement des pensions, échappent parfois à l’attention des retraités. Pourtant, au fil des années, les sommes prélevées par l’Etat en dehors de l’impôt traditionnel peuvent atteindre des montants considérables.

La CRDS, Contribution pour le remboursement de la dette sociale, ponctionnée au taux de 0,5%, finance la réduction du déficit de la Sécurité sociale. La CASA, Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, prélevée à hauteur de 0,3%, contribue au financement de la prise en charge de la dépendance des personnes âgées. Mais c’est la CSG, Contribution sociale généralisée, qui représente de loin le prélèvement le plus lourd pour les retraités.

Le taux de CSG dépend du revenu fiscal de référence (RFR) de l’année N-2, ce qui signifie qu’en 2025, ce sont les pensions de 2023 qui déterminent le niveau de CSG de chaque retraité. L’exonération totale de CSG (0%) concerne les retraités dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas 12 817 euros annuels. Le taux réduit (3,8%) s’applique aux retraités vivant seuls avec un revenu fiscal de référence inférieur à 16 755 euros par an. Ce seuil est porté à 25 702 euros pour un couple. Le taux médian de CSG (6,6%) concerne les personnes seules dont les revenus n’excèdent pas 26 003 euros et les couples dont les ressources restent sous les 39 885 euros annuels. Au-delà de ces montants, le taux normal de CSG, fixé à 8,3%, s’impose automatiquement.

Pour illustrer concrètement l’impact de ces prélèvements, prenons l’exemple d’un retraité percevant une pension de 2 000 euros brut par mois, soit 24 000 euros à l’année. Avec ce niveau de revenus, il se situe dans la tranche soumise au taux médian de CSG, à savoir 6,6%. À cette contribution, s’ajoutent la CRDS (0,5%) et la CASA (0,3%), portant le total des prélèvements sociaux à 7,4 %. Ainsi, pour ce retraité, le montant total des prélèvements s’élève à 1 776 euros par an.

Au-delà de ces prélèvements, notre retraité sera potentiellement (s’il ne profite pas de crédit d’impôt important) soumis à l’impôt sur le revenu. Pour calculer le montant de cet impôt, il faut d’abord noter qu’une partie de la CSG (4,2%) est déductible des revenus, ce qui réduit son revenu imposable à 22 992 euros. Ensuite, s’applique la déduction forfaitaire de 10%. D’après notre calcul, l’impôt de notre retraité s’élèvera à 357 euros. Un chiffre qu’il faut donc ajouter aux 1776 euros de prélèvements sociaux que paie ce même retraité. On arrive donc à un total de 2 133 euros, soit 177,75 euros par mois

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